C’est une journée faste ! Je me ballade comme autrefois le dimanche matin, le torticolis menace car j’ai la tête levée. On repère aisément les vitraux éclairant les escaliers des immeubles Haussmanniens. Mais vu de dehors, à contre-jour, on ne distingue aucun détail et pire aucun reflet. Il faudrait rentrer. Comment ? Je suis donc derrière un grand immeuble, rue d’Astorg. Comme si c’étaient les coulisses. Une jolie petite voiture sort, noire-laqué, une Fiat, la réplique de la mini 500 du film le Grand Bleu. Vous me connaissez, j'imagine de suite Jean Réno ! Le conducteur sort de la voiture car il n’a pas de portail automatique et doit fermer la lourde grille à la main. Je le salue (je vous ai déjà dit qu’il faut être courtois et bien mis) il part manifestement faire du sport comme le fait un gentleman toulousain le dimanche matin, pas besoin d'être Sherlock Holmes, il est en tenue de jogging. Je lui demande si (par le plus grand des hasards) il ne serait pas propriétaire des vitraux dont on voit l’arrière ? Et de me répondre oui, et qu’il me fera entrer dès midi pile car il suffit de prendre l’escalier commun, éclairé par les dits vitraux. L’astuce, c’est de rentrer par l’entrée, et l’entrée c’est rue de Metz. Un petit air de Lorraine, normal que l’on trouve des vitraux !
Heureux dimanche donc puisque je sonne à midi, et que la monumentale porte en fer forgé s’ouvre miraculeusement. Nous sommes en 1910, comme l’atteste la signature de l’architecte et du sculpteur, et les proportions sont monumentales. A part la mosaïque au sol de la porte, tous les revêtements sont en marbre blanc veiné de gris, du plus bel effet. Pas loin du Grand Hôtel, c’est vraiment magnifique.
Quant aux vitraux, ils sont d’un dessin très simple. Mais comme il y a des cives, et des cabochons, et que l’essentiel du verre est en ripple mark, les reflets sont somptueux.
Pas très facile de vous donner une idée d’ensemble à cause des contre-éclairages. Par contre, les détails sont chatoyants.