Et alors, …les garçons ?
Zeus était un dragueur inconsidéré, et on l’a connu en taureau ; et en cygne, chasser les jolies filles, et les enlever pour leur faire des bébés. Mais Zeus c’est Zeus, et rester hétéro n’est pas digne d’un Dieu qui doit faire dans la transversalité et la complétude ! N’oublions pas : nous sommes en Grèce ! Zeus ne crache pas sur un éphèbe, et le garçon c’est Ganymède.
Homère mentionne qu’il est enlevé par des dieux. Faut dire que selon l'Iliade, il est réputé être le plus beau des mortels.
Alors qu'il fait paître son troupeau sur le mont Ida de Troade, Zeus l'aperçoit et, se transformant en aigle, (il ne nous l’avait pas encore faite celle-là) l'enlève pour en faire son amant, et l'échanson des dieux. En compensation, son père reçoit de Zeus quatre chevaux qu'il tenait de Poséidon, qui figurent ensuite dans le mythe d'Héraclès : Laomédon (père de Ganymède selon d'autres versions) les promet au demi-dieu s'il sauve sa fille Hésione. D'autres traditions parlent plutôt d'une coupe en or, œuvre d'Héphaïstos. Bref comme dans toute prise d’otage, il y a une compensation (pour le père…l’éphèbe, lui, n’a qu’à pratiquer le syndrome de Stockolm).
là c'est Rubens |
Héra, l’éternelle Héra jalouse des conquêtes incessantes de son mari, (rien à voir avec la digne épouse de Dominique n’est-ce-pas) est jalouse non seulement de ce nouvel amant, mais aussi de sa fonction d'échanson que Zeus a donc enlevé à Hébé, sa fille. Elle force son mari à renvoyer Ganymède chez les mortels. Zeus l'élève alors au ciel sous forme de la constellation du Verseau. Selon une version plus tardive, c'est Éos (l'Aurore) qui enlève Ganymède et Tithon.
Il est difficile d'identifier ce qui revient à l'histoire et ce qui revient au mythe à propos de Ganymède. « Zeus et Ganymède » est le couple pédérastique archétypal et divin depuis la Grèce classique, il a donné lieu à d'innombrables œuvres, aussi bien par les poètes de l'antiquité que par les artistes depuis la Renaissance.
En voici une sculpture !