dimanche 15 mai 2011

Casa Navàs

A profita les visites guiades a l’interior dels edificis més destacats de l’arquitecte Domènech i Montaner….
…opcional…
Casa Navàs…
Duracion : 1 h aproximadamente…
Uno de los mejores ejemplos de arquitectura modernista de Europa, obra de Doménech i Montaner. La visita permite conocer la magnifica decoracion interior de un edificio que està declarado monumento historico-artistico.


















Il a fallu prendre rendez vous (en catalan) auprès de l’Office de Turismo de Reus. Une semaine plus tard, samedi 14 mai, il est onze heures, nous sommes quinze, quelques français, la majorité d’Allemands, à tel point qu’il y a une traductrice allemande, et que le commentaire se fait dans les deux langues. Nous sommes pilotés par Concha, apparentée plus ou moins à la famille Nàvas me dit-elle dans un excellent français. Elle est attentive : c’est une visite privée : il faut chausser des sur-bottes comme dans un abattoir pour ne pas abîmer les mosaïques et les parquets. Ne toucher à rien. N’ouvrir aucune porte, et surtout, aucune photo ! Interdit les photos. Je suis effondré !

L’an passé, il a été impossible de visiter, et la famille commence à peine à ouvrir les portes, sans doute en échange du classement du site…. et dans la perspective d’aides financières pour ôter le filet de façade ?

le magasin au rez de chaussée

même les ferrures des tables...
...ou celles des étagères, sont Art-Déco














De l’extérieur, on ne voit quasiment rien, sauf une maison sculptée au coin de la place centrale, emmaillotée de filets destinés à empêcher les passants de recevoir un morceau de sculpture. Le résultat d’une bombe sur la maison voisine en 1936. On a le droit d’entrer dans le magasin qui fête ses cent ans, et si l’on est malin, on peut en restant dans la rue, domaine public, entrevoir l’escalier d’entrée par la porte ouverte quand la femme de ménage passe la serpière sur les mosaïques et laisse sécher quelques minutes.

le ménage du matin : il suffit d'être là à l'heure dite !

de la rue on peut entrevoir les merveilles de l'intérieur...
J’ai pu l’an passé acheter le livre, "La Casa Navàs, de Lluis Domènech i Montaner", Col'leccio Modernisme Noucentisme, le seul livre présenté par le Gaudi Centre que les réceptionnistes ont fini par me céder contre soixante-cinq Euros (en liquide). Nous avons une heure pour entrer dans la merveille….soixante minutes de felicidad comme chantait Sylvie Vartan (qui se contentait de deux minutes trente-cinq) !

Une Casa pour laquelle l’architecte a eu toute liberté de Joaquim Navàs et son esposa Josepa Blasco Roura pour concevoir en 1900 les sols ; plafonds ; murs ; décoration et sculptures ; portes et poignées ; meubles ; lampes ; lustres ; brocards…sans oublier cuisine ; toilettes et salle de bains. « Tout est original nous précise Concha » ! Elle veut dire : d’origine ! C’est d’ailleurs étonnant : aucune place pour glisser un objet personnel, tout est décoration, univers végétal, dans le salon ; le salon d’apparat ; la salle à manger ; la cuisine ; la salle de bains ; les toilettes ; le salon de musique…

sans filets, c'est quand même autre chose  !

La maison des fleurs

Ca me rappelle vraiment l’histoire de la Sainte Chapelle : Louis IX cherchant à se transporter dans un univers représentant l’Apocalypse. Les Navàs devaient avoir une imagination étonnante : ils n’ont pas d’enfants, et vivent dans leur (grande) maison de ville, juste au-dessus du magasin. Leur maison qui possède une terrasse ouverte est remplie de verrières, qui font penser à des tonnelles de fleurs. Pas besoin de jardin : ils vivent dans un jardin éternel, une sorte de paradis, il y a même les pommes d’or du jardin des Hespérides ! Le spectacle est féérique. Aucun monument Art-Nouveau ou Art-Déco de Belgique ; Nancy ; Prague ; ou Barcelone ne nous a jamais fait le même effet. Jamais rien vu d’aussi étonnant. Gaudi né à Réus n’a rien réalisé d’aussi fou ! C’est extraordinaire !

le papillon de nuit de la mosaïque de l'entrée
Alors je me mets à la queue du cortège. Et je me cache, et je résiste. Et je m’accroupis pour ne pas être vu. Des visiteurs m’observent, me jalousent ! Vont-ils me dénoncer ? Ils en rêvent ! Concha partie pour ouvrir une porte revient brutalement par une autre et me prend en plein déli : « je vais finir par confisquer la caméra ! ». Je bafouille,  et prends l’air penaud du français pris en flagrant délit de désobéissance….

la grande double-porte du salon de musique

le jardin des Hespérides


Une heure après, il est douze heures, la queue suivante arrive prête à chausser nos chaussons déchaussés. Il y a tous les samedis trois queues semblables, et je suppose que ça dure tout l’été.



J’ai vu la merveille…et vais pouvoir tenter de reconstituer quelques dessins des artistes disparus.

une des rares photographies sur internet
la cuisine et son vitrail. Il y a un évier pour les verres ; un pour les assiettes etc...

bien pratique, la forme du rabattant des toilettes, pour lire tranquille !
...avec sa lumière tamisée...

Josepa pose au plafond avec ses lunettes

Il me reste une tâche : trouver le successeur du Maître des vitrales ; Antoni Rigalt i Blanc, de ...Barcelona ! 

l'auteur du Palau de la Musica Catalana...!

post-scriptum : que Concha se rassure : toutes ces photos sont extraites du bouquin...!
et sont signées Amb fotografies d'Arcadi Vilella i Joan Rius