lundi 12 décembre 2011

VàV

Vitraux à Vichy

Encore des vitraux, toujours des vitraux. Mes recherches se poursuivent inlassablement : parcourir à pied les rues en en découvrant de nouvelles (rues). Repérer portes et fenêtres. (La nuit c’est encore mieux). Repérer le vitrail. Toquer à la porte. Il arrive qu’elle s’ouvre. Rentrer (sans faire de bruit). Prendre du recul (un grand angle serait préférable mais on fait avec ce qu’on a). Photographier. Filer… C’est une chasse, il y a des captures, des surprises, des découvertes, des merveilles… Ca ne fait de mal à personne, et personne n’est lésé dans cette aventure. On a les aventures qu’on peut. Quel artisanat d’art on a eu à l’époque du « made in France » que nous rappelle, malheureusement trop tard, notre ami pyrénéen François.











Vous vous dites : propos de comptoir (du café du commerce). Bavardage. Blabla… ! Que non pas ! Je vous donne un exemple (vécu). Tournant (comme un papillon nocturne) autour de l’Opéra, je découvre la Brasserie du Casino (le casino est en face de l’Opéra, comme deux vases communicants). Cette brasserie est identifiée dans les réclames des restaurants de Vichy comme une des plus réputées, par sa cuisine heureusement mais aussi par son décor Art Déco. Moi je suis un touriste, je tombe dessus par hasard. Je tombe sur ce qui était l’entrée autrefois, aujourd’hui, c’est la sortie. Je clenche la porte de sortie, elle s’ouvre. Je tombe sur un débarras, dans ce qui était le corridor d’entrée. Derrière, ça cause fort, ça boit et ça fume, je me demande même si je ne suis pas proche des WC qui comme chacun sait sont un lieu hyper fréquenté dans les brasseries car il faut bien évacuer le surplus de bière ingurgité pour faire passer le surplus d’andouillette et de frites (hum j’en salive que c’est bon…). Je déduis cela au bruit familier ininterrompu des cataractes d’une chasse d’eau industrielle. En tous cas, voilà le résultat. L’entrée officielle que l’on atteint en faisant le tour de l’immeuble n’est pas aussi belle que celle qui sert de sortie.























J’ai une autre technique, déjà utilisée en Espagne quand je vous ai montré la Casa Navas à Reus : celle des petits matins frais, quand il n’y a personne, que les bourgeois prennent le café du matin. La seule vie en ville est celle des livreurs, des nettoyeurs, des femmes de ménage, des techniciens de surface. A New York, ce sont des noirs, plutôt des noires, comme la devenue célèbre Nafi Satou… passons… En tous cas, ces petites gens ont le droit, le privilège plutôt quand il s’agit de musées ou de lieux de prestige, de se balader parmi les œuvres d’art, et d’accéder en toute impunité aux lieux interdits au commun des mortels. Supposons un mec qui vient de laver les mosaïques du sol d’un superbe bâtiment. Ou de passer l’aspirateur sur le parquet du grand salon de l’Opéra. Il est vanné, il ouvre la porte extérieure, et fume une clope dans le filet d’air. Il risque sa vie en fumant, mais sa vie est dure et la cigarette l’aide à la supporter et il a le droit de fumer dehors (bien qu’il rejette du CO2). Bref. Vous l’abordez, et lui dites « que ça doit être dur de faire ce boulot, quand les autres dorment encore. Que vous êtes amateur de vitraux. Que vous ne voulez de mal à personne. Je sais que c’est interdit (presque tout est interdit dans notre pays quand il s’agit de visiter les monuments publics en dehors des deux jours annuels des journées du Patrimoine)…interdit d’entrer, mais si sous sa surveillance vigilante évidemment, vous pouviez prendre ne serait-ce qu’une photo, sans flash évidemment, car le flash altère durablement l’œuvre flashée, et puis vous fileriez, sans que personne vous voie…Si-vou-plait… ??? »










Cette technique (de journaliste) marche parfois, si l’on tombe sur un homme (ou une femme) de ménage artiste (et partageur). (Ca existe plus que l’on croit). C’est comme ça que je puis vous montrer quelques trucs, mais il ne m’est pas possible de dire où. Je reconnais bien humblement qu’il ne s’agit pas de badiner avec le code de la propriété des images, même s’il s’agit d’éléments d’architecture publique de plus de 150 ans (qui ont donc été vus par des milliers de visiteurs auparavant et financés par d’autres contribuables, bref…).



Vichy est une ville superbe. Son architecture est superbe. Il y a eu des artisans extraordinaires, des verriers et aussi des ferronniers d’art. En voici au hasard quelques témoignages.



Grand merci aux femmes (hommes) de ménage :

 c’est grâce à elles que les vitraux restent propres !