On la nomme la Vénus de Martres, et je vous en ai déjà parlé quand nous avons rendu visite à Lorenzi à Arcueil. Mais il n'y avait que la copie, alors que vous allez admirer l'original.
Cet original a été trouvé dans les fouilles de la villa de Chiragan, à Martres-Tolosane, tout près de chez nous, une villa tellement riche en sculpture qu'on a émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir d'une fabrique d'effigies. Vous savez qu'à l'époque romaine, les hauts personnages ne pouvaient se faire connaitre à la télé puisqu'il n'y en avait pas (on se demande bien comment ils pouvaient s'en passer ?). Alors, ils se faisaient tirer le portrait par un sculpteur renommé, pour créer un original. Ensuite des ateliers de sculpture (remplis d'esclaves) reproduisaient toute la journée des copies hyper-ressemblantes, et les diffusaient dans l'Empire pour que les honnêtes romains, et plus encore les populations conquises comme les Gaulois et ici les Con-vènes, sachent bien qui était le patron, et qu'il fallait obéir à ses consignes. Et le saluer en se rendant au Temple tous les dimanches.
Comme à Chiragan-Martres-Tolosane il n'y a que des ploucs (sans doute), le premier réflexe des découvreurs qui étaient des archéologues mondains a été d'emmener leurs découvertes à Tolosa, la ville, notre Urbs locale. Et Saint-Raymond, qui était un monastère, a été entièrement consacré à l'exposition des trophées, en nombre tellement important que l'on prétend que nous avons à Toulouse le deuxième musée (pour le nombre de têtes couronnées) de l'Italie. Le premier est à Rome, et sa visite est naturellement irremplaçable, puisqu'au lieu de cassoulet on peut manger des truffes ce qui est nettement plus chic.
Trêve de bavardages, je vous emmène.
ce n'est pas elle mais une simple belle romaine en vacances à Chiragan |
ce n'est toujours pas elle, mais une vénus quelconque qui a perdu la tête |
elle s'est réhabillée, et quels drapés ! |
c'est elle !
elle a le nez cassé, Lorenzi l'a réparé, il s'est trompé !
aussi beau que le sourire de la Joconde non ?