Notre petite histoire commence par cette photo :
Vous voyez que souvent on part de pas grand chose dans un guide touristique, l'Hôtel Guétharia dont il est question photographié en 1930 dans son état d'origine, ne correspond plus à la réalité comme vous allez le voir.
Pas grave, on va sur place, et on trouve en effet la construction assez préservée, sauf les galeries extérieures :
Mais il y a deux hic !
- d'abord les vitraux ont disparu, sans doute cassés par des galopins, et ont été remplacés par de bêtes pavés de verre ! Ah que c'est dommage ! (on ne respecte plus rien...)
-et puis l'hôtel est devenu une copropriété privée, et on vous le fait sentir : pas question d'entrer !
Alors avec Jacques qui a bien 82 ans (je veux dire par là qu'il parait respectable et de facto inoffensif, ce n'est pas comme moi...), on s'adresse à deux, il faut bien le dire, mémères, genre chicos-qui-vont rentrer-pour-prendre-un-thé, et on baratine :
-"Mesdames, nous sommes des messieurs bien intentionnés. Nous sommes amateurs de vitraux. Pouvez vous nous laisser entrer au cas bien entendu où il en resterait d'intacts dans la résidence ?"
Les dames ont de suite repéré 1 que nous étions des mecs ; 2 que nous leur avions donné le pouvoir de dire NON, ce qui les conduit de facto à nous dire NON rien que pour pouvoir (je ne puis pas ne pas être grossier) refuser, pour le simple et succulent plaisir de faire chier deux mecs. Et puis elles ont sûrement entendu parler de sauvageons, susceptibles de les molester (on peut penser à des sévices pires encore...), et rien qu'à nous voir, même bien habillés, qui sait ce qui peut nous passer par la tête, surtout si nous ne sommes pas du même milieu ?)
-"en plus messieurs il n'y a pas de vitraux, et vous êtes dans une propriété privée !"
Alors vous me connaissez : je leur dis que j'ai fait 250Km pour venir ici. Que je ne cherche qu'à faire des photos avec l'appareil que j'ai au cou. Que je m'y connais en vitraux, et que je confirme n'être animé que de pures intentions, voire même que si j'avais mis mon costume, on y verrait la marque de mes décorations.
Alors l'une d'entre elles finit par s'amollir quelque peu, et s'en tire avec la déclaration héritée de nos politiques pas responsables-pas coupables :
-"Après tout messieurs vous pouvez nous suivre : on dira qu'on ne vous a pas vus !"
Ce que nous aurions fait sans permission, elles s'en sont rendues compte !
Alors on entre derrière leur porte ouverte, et on fait les escaliers. D'abord on monte, et on tombe sur les ferronneries de Schwartz. Ce qui n'est pas si mal car elles sont intactes et magnifiques.
Et puis mu par un pressentiment que j'ai toujours dans ces cas extrêmes, je descends, je descends sous le niveau du sol, là où les pierres extérieures ne peuvent rien casser puisqu'on est subway comme on dit à New York (vous voyez qu'on sort de 5GO parfois !). Et on tombe là-dessus !
Bonne nouvelle ! dans les deux étages subway, les vitraux y sont toujours intacts !
Pour de la ferronnerie, c'est de la ferronnerie, à quelques mètres de la mer :
Même pas rouillée !
Vous vous doutez maintenant ce qu'on fait quand on va à Guéthary !
ON Y RETOURNE !