mardi 6 septembre 2011

Eve

 Nous avons vu que comme les entomologistes, les peintres, ont la même culture mythologique : faisant référence aux mythes antiques, ils peignent de siècle en siècle les mêmes scènes, qui décrivent les joies, les drames, les peurs, les amours, les passions de l’humanité depuis… nous avons repéré dans nos grottes 27000 ans ! Mail là, que des scènes de chasse, ou des Vénus callipyges. Mais depuis les grecs ça ne fait que deux mille cinq cents ans. Depuis les égyptiens 3150 ans. Pas mal quand-même !

je vous reparlerai de Jules Joseph Lefevre (musée d'Orsay)

Si j’avais été peintre par quoi aurais-je commencé ? La nature vraisemblablement, comme l’a fait (Oscar-)Claude Monet dans ses jardins, et ce seulement depuis 1857 ! J’aurais certainement versé dans la peinture documentaire avec les papillons. Anne l’a fait, elle. Mais pour représenter l’humanité, j’aurais tenté le commencement des commencements, c’est à dire Eve.


Ce n’est pas aisé de trouver des représentations d’Eve toute seule, tant elle n’a de sens qu’à travers le couple Eve+Adam. J’aurais donc du titrer : « Eve et Adam », c’est drôle d’ailleurs car on dit plus aisément « Adam et Eve ». Dans l’ordre chronologique de la Bible, avec cette histoire de côte que le créateur aurait façonnée soi-disant. Hypothèse qui ne tient pas debout évidemment. On sait maintenant qu’Eve devait ressembler à Lucy, ce n’est pas le canon de beauté plastique que nous apprécions aujourd’hui !


combien de fois j'ai admiré ce vitrail à Clermont Ferrand !


Donc s’agissant d’Eve, les tableaux représentent d’abord l’épisode de la pomme. Et il y a forcément la tentation quelque part, c’est le diable, c’est le serpent, symbole de la fourberie. Le peintre qui souhaitait peindre une belle fille nue comme on imagine qu’elle-est-née-sortie-de-l’onde, et comme on imagine aussi « la vérité » d’ailleurs, se sent donc obligé de rajouter la pomme. Et puis le serpent quelque part. D’un portrait on passe à une scène, avec un pommier ; ses pommes ; le serpent ; Adam (qui est la victime, un peu niaise, un peu dépassé par le scénario qui lui met un trognon dans la main) ; et Eve un peu contrite d’être (à son corps défendant) la tentatrice. Tout ça pour une pomme !


Michel Ange Chapelle Sixtine (le serpent est coupé)


juste avant, au Paradis
 


Après l’épisode de la tentation, il y a (comme toujours) la sanction : sacrée punition : Adam et Eve délogés (avec perte et fracas) du Paradis (on dirait qu’ils s’y ennuyaient un peu), se coltinent la vie : c’est à dire la réalité terrestre, la vie de tous les jours, le travail, les enfants (l’école).




















Qui dit travail dit vacances pour se reposer du travail ; mais chômage quand il n’y a plus de travail. Et puis retraite, mais seulement si la réforme a permis de la financer au niveau suffisant. Culture pour meubler esprit et loisirs pendant les temps libres ; et consommation pour vivre parce que consommer, c’est créer de la croissance (ce que je trouve paradoxal dans un pays surendetté), mais va savoir ! Dans la consommation, il y a l’énergie fossile, mais il faut bien y souscrire car le nucléaire c’est trop dangereux pour les générations futures ! Et puis il y a, comme une épée de Damoclès permanente, la maladie dont celle qui provient des produits de la consommation. Et de manière inéluctable la vieillesse qui peut provoquer l’anosognosie (il s’agit du déclin cognitif sévère du Président l’esprit-vidé-d’avoir-rédigé-ses-Mémoires) et tant qu’à faire l’amnésie, et puis un jour on en meurt.























Donc peindre Eve vous mène de facto à des complications extrêmes.

Tant qu’à retourner la question je me suis demandé si Eve avait jamais existé. Grâce à internet, j’ai trouvé la réponse : YES, et c’est une irlandaise, redhead of course :

Je vous présente Eve,
la vraie