Je vous ai déjà parlé de Manette, et d'Evisa en Corse du Sud, où les couchers de soleil sont si beaux... et de ce miroir avec posée devant Sainte-Nitouche (vue de face). Et de mes recherches pour la trouver....
et je l'avais à la maison !
Une femme qualifiée de Sainte Nitouche est une femme prude et innocente…qui a l'air de "n'y-pas-toucher"...
Ne pas toucher à quoi, me direz-vous ? ... Réfléchissons... une sainte... quelle vision a-t-on d'une sainte ? Une femme dévote, préoccupée essentiellement des nourritures de l'esprit... écartant celles de la chair... car inspirées par satan...
Une Sainte Nitouche se trouve donc être une femme réputée feindre une pureté innocente, que les "honnêtes gens" savent être hypocrite... et qu'ils ne se gênent pas pour montrer du doigt, eux qui ne cachent jamais rien, et affichent une transparence totale. La vérité si je mens !
Hormis le calembour, une autre possibilité est évoquée : l'expression serait calquée sur "mie touche", le terme mie signifiant pas. Certains prétendent que le terme "mitouche" lui-même désignerait une "chatte hypocrite".
Toujours est-il que, si les expressions sont nombreuses pour qualifier les "moeurs faciles" de certaines femmes vite désignées par le commun des mortels, je n'ai pas trouvé le pendant masculin parmi nos expressions pourtant si riches... Certes on peut dire "faux cul", mais cela ne correspond pas tout à fait à la même notion.
Et à quoi peut-elle bien ressembler ?
Vous savez qu'aujourd'hui, dans une entreprise, quand on veut se rencontrer, le lieu idoine est...la machine à café. Ou encore la photocopieuse : des lieux de ressource essentielle, pour boire, ou pour dupliquer des messages-papier que l'on va diffuser le plus souvent à tort et à travers. On s'y retrouve, et l'on cause. Presque comme au café du Commerce.
Autrefois, ou encore aujourd'hui dans les pays bibliques, le lieu des retrouvailles est le puits, ou le point d'eau. En Afrique, les femmes s'y rassemblent. Le mythe le plus célèbre est celui de Rebecca au Puits : elle est envoyée par son père chercher de l'eau au puits collectif. Un prince s'y trouve également (pour boire lui-même et abreuver son dromadaire de course, à moins que ce soit son cheval arabe, qui ont droit à leur plein, comme notre voiture dans une station service), et macho comme est un prince, il lui demande de puiser l'eau pour lui. Elle le fait volontiers et, alors qu'il pensait qu'elle allait le rabrouer et lui sortir un de ces trucs de banlieue du style : "Sa mère, tu m'prends pour ta rate pour que j'te fasse tes courses, ta qu'à l'faire toi-même !" , elle fait ce qu'il lui demande et il la kiffe grave dans la seconde. Il faut dire qu'elle est adorable, prude et fraiche (comme l'eau du puits). Il lui fait de facto un compliment du style : "t'es fraîche, tu m'as glacé et je fonds pour toi. " qui ne manque pas d'a propos vu que la scène se passe en plein désert, sans un frigo à proximité. Elle kiffe aussi. Il demande ensuite sa main à son père, et la couvre de bracelets d'or puisque c'est un prince, et qu'il s'est fait faire une avance bancaire sur les futurs revenus du pétrole.
|
de face, elle porte jusque ce qu'il faut pour cacher sa pudeur pas de doute : c'est Rebecca au puits ? |
mais de dos... pas de doute : c'est Sainte-Nitouche ! |
ouf, pas besoin d'aller à Evisa !